lunes, 21 de octubre de 2013

Jacques Prévert

 


          Les feuilles mortes



Oh! je voudrais tant que tu te souviennes
Des jours heureux où nous étions amis
En ce temps-là la vie était plus belle,
Et le soleil plus brûlant qu'aujourd'hui
Les feuilles mortes se ramassent à la pelle
Tu vois, je n'ai pas oublié...
Les feuilles mortes se ramassent à la pelle,
Les souvenirs et les regrets aussi
Et le vent du nord les emporte
Dans la nuit froide de l'oubli.
Tu vois, je n'ai pas oublié
La chanson que tu me chantais.
C'est une chanson qui nous ressemble
Toi, tu m'aimais et je t'aimais
Et nous vivions tous deux ensemble
Toi qui m'aimais, moi qui t'aimais
Mais la vie sépare ceux qui s'aiment
Tout doucement, sans faire de bruit
Et la mer efface sur le sable
Les pas des amants désunis.


Les feuilles mortes se ramassent à la pelle,
Les souvenirs et les regrets aussi
Mais mon amour silencieux et fidèle
Sourit toujours et remercie la vie
Je t'aimais tant, tu étais si jolie,
Comment veux-tu que je t'oublie?
En ce temps-là, la vie était plus belle
Et le soleil plus brûlant qu'aujourd'hui
Tu étais ma plus douce amie
Mais je n'ai que faire des regrets
Et la chanson que tu chantais
Toujours, toujours je l'entendrai!

                                       Jacques PRÉVERT (1900-1977)
 
De Soleil de nuit (1980), edicion póstuma preparada por Arnaud Laster y Janine Prévert.

Las hojas muertas

Oh, me gustaría tanto que recordaras
Los días felices cuando éramos amigos...
En aquel tiempo la vida era más hermosa
Y el sol brillaba más que hoy.
Las hojas muertas se recogen con un rastrillo...
¿Ves? No lo he olvidado...
Las hojas muertas se recogen con un rastrillo
Los recuerdos y las penas, también.
Y el viento del norte se las lleva
En la noche fría del olvido
¿Ves? No he olvidado
la canción que tú me cantabas.

Es una canción que nos acerca
Tú me amabas y yo te amaba
Vivíamos juntos
Tú, que me amabas, y yo, que te amaba...
Pero la vida separa a aquellos que se aman
Silenciosamente sin hacer ruido
Y el mar borra sobre la arena
El paso de los amantes que se separan.

Las hojas muertas se recogen con un rastrillo.
Los recuerdos y las penas, también.
Pero mi amor, silencioso y fiel
Siempre sonríe y le agradece a la vida.
Yo te amaba, y eras tan linda...
Cómo crees que podría olvidarte?
En aquel tiempo la vida era más hermosa
Y el sol brillaba más que hoy
Eras mi más dulce amiga,
Mas no tengo sino recuerdos
Y la canción que tú me cantabas,
¡Siempre, siempre la recordaré!

POEMA PROPUESTO POR:  Mª José de la Torre
 


 

No hay comentarios: